Représentations à Bayreuth souhaitées par Richard Wagner, suite.

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Ce sujet a 1 réponse, 1 participant et a été mis à jour par  Von Tronje, il y a 2 ans et 5 mois.

  • #2930

    Von Tronje
    Participant

    Il faut se reporter à la lettre expédiée de Naples le 26 mars 1880 à Monsieur Frédéric Schoen
    Président du comité exécutif des fondateurs à Wiesbaden ;
    (Je cite le passage en entier, ce document étant quasi introuvable).
    Le maître s’exprima ainsi :
    ….une représentation de Parsifal à réaliser aussi tôt que possible.
    La chose me semble faisable en 1882, si je reste pendant tout le temps dans un état de tranquillité absolue pour cette oeuvre.
    Mais encore faut-il, – en ce qui concerne la possibilité extérieure, – que j’aie recours à l’appui du roi de Bavière.
    Si les circonstances me donnent une pareille sécurité, je pense faire jouer pour mes amis, après Parsifal, tous les ans, une de mes oeuvres d’une époque antérieure, toutes, l’une après l’autre, en des représentations modèles ; ce sera mon testament artistique. Me trouvant aujourd’hui
    dans ma soixante-huitième année, je dois envisager également mon âge avancé et ma vieillesse vigoureuse pour mener à bien ce projet ; et je pense
    qu’avec cette réalisation j’aurais fait suffisamment pour être déchargé des représentations de la Flûte enchantée, de Freischütz, de Fidelio, etc.
    Tout ce que je pourrais enseigner et communiquer à ce sujet, je le ferai très volontiers, dans l’intimité, on n’a qu’a venir me voir à Bayreuth.
    Si je ne laisse pas grâce à ces représentations de mes oeuvres, mon « école », alors je n’ai rien à faire avec une école.

    Cité dans Richard Wagner Lettres à Emile Heckel (1899)

  • #2954

    Von Tronje
    Participant

    Un autre courrier de Palerme.

    Une lettre du 13/3/1882 destinée à H. v. Wolzogen que Wagner a jugée suffisamment importante pour la publier dans le dernier tome de ses œuvres en prose (éd. française tome XIII) et me permettre ainsi de continuer à ratiociner !
    Je cite :
    « Je considère donc que ces reprises du Parsifal seront une excellente école pour la génération actuelle d’artistes ……….
    ……..Fonder ce savoir, tel devrait-être le but de notre école qui pourrait ensuite accueillir aussi mes anciens ouvrages avec le succès qui leur est dû. »
    (Le mot ensuite est en italique dans le texte.)
    Wagner, donc, ne réservait pas Bayreuth qu’à la Tétralogie ou Parsifal.
    Il avait d’ailleurs abandonné le Ring au public ; mais il aurait voulu préserver Parsifal « car avec ce poème, j’ai pénétré dans une sphère qui devrait à juste titre rester absolument interdite à nos théâtres. »
    [J’ajouterais à certains metteurs en scène.]

    Wagner dans cette lettre oppose le Patronat au grand public dont la contribution n’aspire plus à réaliser une idée, mais se borne à payer une place au théâtre.
    Il est très proche de Nietzsche et de son : « On avait traduit Wagner en allemand ! Le wagnérien l’avait emporté sur Wagner ! «
    Mais le pire n’était pas cet impératif économique.
    « Incroyable ! Wagner était devenu pieux… »

    Cependant Nietzsche envisageait d’assister à la première de Parsifal.
    En mars il part en Sicile, trois semaines à Messine, alors que Wagner est à Palerme. Mais la rencontre n’eut pas lieu.
    Malgré tout Il étudie la partition pour piano et prépare (pour la deuxième) sa sœur ainsi que Lou von Salomé:
    « Ma chère sœur, c’est tout à fait ce genre de musique que je faisais dans mon adolescence, à l’époque où je composais mon oratorio…

    Question en suspens : Qui de Wagner ou de Nietzsche a l’égo le plus démesuré ?

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