Depuis plus de cent ans, le théâtre de Bayreuth – où ont été créés, du vivant de Wagner, la Tétralogie dans sa version intégrale et Parsifal – ne cesse d’intriguer et de soulever des questions. Voulu par Wagner, construit selon ses indications, modifié après l’expérience du premier festival en 1876, ce théâtre, révolutionnaire pour l’époque, est-il véritablement le lieu idéal pour l’exécution des opéras wagnériens ? Si l’on a beaucoup vanté les effets réussis de distanciation et de réverbération de l’orchestre placé sous la scène, d’autres aspects ont pu, par ailleurs, porter préjudice à la qualité des réalisations musicales (manque de coordination avec les chanteurs, décalages…).
Le Festspielhaus de Bayreuth fait partie intégrante de la vision novatrice du drame lyrique telle que Wagner l’avait envisagée dans ses ouvrages théoriques, notamment dans Opéra et Drame, en 1851. Pourtant, l’idée et la conception de ce théâtre ont occupé Wagner, de manière intermittente, bien avant, dès le milieu des années 1830, et elles résultent de diverses expériences théâtrales que le compositeur a connues tout au long de sa carrière.
>> Synthèse de la conférence par Anne Hugot Le Goff
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Agrégé de l’Université et docteur en Histoire de la musique et Musicologie, Jean-Jacques Velly est Maître de conférences HDR à l’Université de Paris-Sorbonne, spécialisé dans la musique des XIXe et début du XXe siècles. Il y dirige notamment un séminaire consacré à Wagner et à l’étude d’Opéra et Drame. Il a collaboré au livre de Serge Gut Tristan et Isolde : L’amour, la mort et le nirvâna (Fayard, 2014), où il a écrit un chapitre complémentaire consacré à l’orchestre wagnérien. Cet ouvrage, très accessible pour un large public, est actuellement l’un des rares livres sur Tristan et Isolde écrits en français.