A priori, rien ne prédisposait à ce que deux hommes aussi opposés se rencontrent et nouent une vraie relation sur le plan musical. Pour Bruckner, la découverte de l’art wagnérien ne fut rien de moins que l’impulsion décisive qui lui permit de se lancer dans l’aventure symphonique. Quant à Wagner, il perçut très vite la grandeur et l’originalité de celui qu’il considérait, à juste titre, comme « le plus grand symphoniste après Beethoven ».
Après avoir déroulé le fil chronologique (1865-1882) de cette relation singulière, nous en analyserons les ambivalences et nous verrons s’il est pertinent de considérer Bruckner comme « symphoniste wagnérien ».
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Eric Chaillier est diplômé de Sciences Po Paris. Depuis 2009, il enseigne à l’Université Populaire de Lausanne (cours sur Mozart, Beethoven, Bruckner) et a effectué des recherches dans les instituts Anton Bruckner de Linz et de Vienne.