Richard Wagner s’est intéressé très tôt à la politique, ce qui a aussi influencé son parcours artistique. Dans sa jeunesse, il est proche de la gauche révolutionnaire et du mouvement nationaliste de la Jeune-Allemagne. Dans Rienzi (1842), il exalte le révolutionnaire italien du XIVe siècle, et idéalise la figure du dictateur. Après l’échec de la révolution allemande de 1849, Wagner cesse de se passionner pour la politique, tout en restant ami avec Bakounine.
À partir de 1862, où il est amnistié par le roi de Saxe, il s’intéresse de nouveau à la politique, tout en continuant la relecture du passé historique et des mythes allemands qu’il avait commencée avec Tannhäuser. Il joue un rôle politique auprès de Louis II de Bavière, qu’il rencontre en 1864. Même si ses positions ont fluctué, on le voit se passionner pour deux questions : la diffusion dans le peuple de la culture allemande et l’achèvement de l’unité allemande. Mais Wagner, sa vie durant, a toujours réfléchi à ce que devait être la culture nationale d’une Allemagne en construction.
L’objet de cette conférence est de tenter de montrer cette cohérence de Wagner, et de faire entendre comment ces thèmes politiques parcourent son œuvre.
>> Synthèse de la conférence par Anne Hugot Le Goff
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Ancien élève de l’école normale supérieure de Saint-Cloud, Pascal Culerrier est agrégé d’histoire et docteur en histoire byzantine de l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Il est professeur de Chaire supérieure au lycée Henri-IV, où il enseigne l’histoire en classes préparatoires. Il a fondé et dirigé, de 1985 à 1997, la revue de poésie Polyphonies. Il a collaboré, pendant plusieurs années, au site internet de l’Opéra national de Paris.