Parsifal est une œuvre indiscutablement imprégnée de religion. Mais de quelle religion ? Les symboles chrétiens y sont très présents, en particulier le sacrement eucharistique, et le rattachement du Graal au sang du Christ est explicite. Pourtant, le deuxième acte est presque entièrement construit à partir d’une scène de la vie de Bouddha. En outre, pour une bonne partie des « pèlerins » qui, à la fin du XIXe siècle, gravissaient la « colline sacrée » de Bayreuth, Parsifal constituait, en lui-même, une plongée dans cette « religion de l’art » dont Wagner s’était fait le théoricien et le grand prêtre.
L’idée de cette conférence sera de faire le point sur cette question complexe, en croisant deux axes d’investigation : D’une part, l’évolution d’une pensée de la religion chez Wagner, de ses jeunes années jusqu’à Parsifal et Art et religion. D’autre part, la réception de Parsifal, dans laquelle on isolera quelques lectures fortement contrastées de la dynamique religieuse à l’œuvre dans ce « Bühnenweihfestspiel » (festival scénique sacré).
>> Synthèse de la conférence par Anne Hugot Le Goff
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Actuellement enseignant en littérature française à l’Université de Berne, Christophe Imperiali est chercheur auprès du Fonds National Suisse de la recherche scientifique, rattaché à cette université. Il a soutenu, en 2008, une thèse de doctorat intitulée En quête de Perceval : étude sur un mythe littéraire. Il a été, en 2013, commissaire scientifique pour l’exposition Wagner, l’opéra hors de soi, à la Fondation Martin Bodmer, à Genève, et, en octobre 2013, organisateur du colloque Wagner et les philosophes, à l’Université de Genève. Ses recherches actuelles portent sur le rapport au temps dans la musique et la poésie du XIXe siècle.