Les nombreux séjours de Richard Wagner à Palerme, à Naples ou à Venise témoignent de son rapport privilégié avec l’univers et la culture italiennes. Par-delà ces données biographiques connues, la conférence montrera qu’il existe bien une influence italienne chez un artiste dont on a souvent dit, de manière simplificatrice, qu’il était l’incarnation même de la germanité, et dont on sait qu’il n’avait pas de mots assez durs pour les conventions de l’opéra italien. Il sera, bien entendu, question de La défense d’aimer, cet opéra de jeunesse, profondément tributaire, aussi bien par sa musique que par son sujet, de la culture transalpine. Mais l’on tentera également de montrer comment l’expérience italienne a laissé des traces bien plus profondes dans l’œuvre et la pensée du compositeur, jusque dans Tristan et dans les essais de la maturité, notamment un étonnant texte consacré à la théorie de l’improvisation fixée.
>> Synthèse de la conférence par Anne Hugot Le Goff
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Ancien élève de l’ENS Saint-Cloud, Jean-François Candoni est professeur des universités à Rennes 2, où il enseigne la civilisation et l’histoire culturelle du monde germanique. Il a publié notamment La Genèse du drame musical wagnérien (éd. Peter Lang, 1998), Penser la musique au siècle du romantisme (éd. PUPS, 2012)), Les grands centres musicaux du monde germanique (éd. PUPS, 2014) et une nouvelle édition de Ma Vie de Richard Wagner (éd. Gallimard, 2013). Il a participé au Dictionnaire encyclopédique Wagner (éd. Actes Sud, 2010), et collabore régulièrement à la revue L’Avant-Scène Opéra.