Confronté aux tâtonnements de la médecine de son temps, Richard Wagner se soigna, le plus souvent, avec excès, en se soumettant à des cures hydrothérapiques et des régimes draconiens, et recherchant toujours des médecins et autres thérapeutes en marge de la communauté scientifique de l’époque, prêts à écouter ses plaintes diverses et multiples, à s’occuper de lui avec sollicitude et capables de comprendre la nature essentiellement psychosomatique de la plupart de ses ennuis de santé. Jusqu’à sa mort, des suites d’un infarctus du myocarde, à l’âge de 70 ans, Wagner eut une santé plutôt robuste, mais la maladie, sous des formes variées et souvent banales, lui fut assez familière, tout au long de sa vie, pour être un facteur de perturbation chronique, sans que ses facultés créatrices en fussent altérées, ce que Franz Liszt résuma en disant « Il se plaint de bas ventre et écrit des choses pareilles ».
Cette conférence se veut non seulement une approche de quelques-unes de ces maladies, mais aussi une étude de l’homme, auquel nous semblons refuser contingence et quotidienneté, que son hypersensibilité et sa force vitale débordante situaient assez loin de ce qu’il convient d’appeler « la normale ».
>> Synthèse de la conférence par Anne Hugot Le Goff
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Né en 1968, Pascal Bouteldja est médecin généraliste à Lyon. Sa passion wagnérienne fait de lui un amateur éclairé. Il est président du Cercle Richard Wagner – Lyon depuis 2014, et a publié une Bibliographie wagnérienne (L’Harmattan, 2008), Un patient nommé Wagner (Symétrie, 2014) et Wagner et Shakespeare (numéro spécial de la Revue du Cercle belge francophone, décembre 2016).