Le concours de chant des Maîtres chanteurs est l’occasion d’un affrontement entre deux conceptions de l’art. Walther von Stolzing et Hans Sachs défendent la vision d’un art tel que Wagner l’a toujours voulu, comme expression de l’émotion authentique. Sixtus Beckmesser, à l’opposé, incarne une approche critique, mesquine et purement formaliste de la musique : le compositeur a brossé là un portrait à charge du tout-puissant critique musical viennois Eduard Hanslick. Mais il s’agit, avant tout, pour Wagner, de débattre de la fonction de l’art dans la société et du sens de la musique.
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Ancien élève de l’ENS Saint-Cloud, Jean-François Candoni est actuellement professeur des universités à Rennes 2, où il enseigne la civilisation et l’histoire culturelle du monde germanique. Il a publié notamment La Genèse du drame musical wagnérien (Peter Lang, 1998) et Penser la musique au siècle du romantisme (PUPS, 2012). Il a participé au Dictionnaire encyclopédique Wagner (Actes Sud, 2010), et vient de publier une nouvelle édition de Ma Vie de Richard Wagner (Gallimard, 2013). Il collabore régulièrement à la revue L’Avant-Scène Opéra.