Pourquoi s’intéresser aux œuvres de jeunesse de Wagner ? À l’occasion de la récente production de La défense d’aimer, à l’Opéra national du Rhin, cette ancienne question resurgit, ainsi que celles qui l’entourent : les raisons de l’exclusion des œuvres de jeunesse du canon wagnérien, leur place dans l’histoire de l’opéra allemand de la première moitié du XIXe siècle, leur signification dans l’évolution personnelle du compositeur. La défense d’aimer permet, en outre, d’aborder des thèmes peu habituels dans l’univers wagnérien, comme le choix d’une comédie de Shakespeare, le féminisme du mouvement Jeune Allemagne et enfin l’étonnant rituel du carnaval italien.
>> Synthèse de la conférence par Anne Hugot Le Goff
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Ancien élève de l’ENS, agrégé de musique, Damien Colas a enseigné l’histoire de la musique à l’Université Paris-IV, avant de séjourner à l’Académie de France, à Rome. Il est entré comme chercheur au CNRS en 1995, et est actuellement directeur de recherche à l’IReMus (Institut de Recherche en musicologie). Ses travaux portent sur l’opéra français et italien au XIXe siècle, en particulier sur les échanges culturels entre les deux genres. La dramaturgie musicale, la philologie et l’étude des traditions d’exécution (orchestre et chant) constituent les trois pôles principaux de ses recherches. Il est l’auteur de plus de 200 publications. Sa nouvelle édition critique du Comte Ory de Rossini (2014) a remporté le prix de la Best-Edition en Allemagne. Il a rédigé le chapitre France du Wagner-Handbuch de Laurenz Lütteken, publié chez Bärenreiter, en 2012, et tenu, pendant plusieurs années, un séminaire de recherche sur les juvenilia de Wagner à l’Université François-Rabelais (Tours).