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Ce sujet a 9 réponses, 2 participants et a été mis à jour par  Von Tronje, il y a 5 ans et 4 mois.

  • #2261

    Von Tronje
    Participant

    RIGA
    Il y a quelques années (une quarantaine !), la radio a diffusé la reconstitution du concert du 19/3/1838 de Richard Wagner à Riga.
    Peut-être serez-vous intéressé par la façon dont il concevait un programme.
    N.B.1 Je ne suis pas sûr que cette restitution soit rigoureusement exacte.
    Wagner y est présenté comme le directeur du théâtre de Riga alors qu’il n’était qu’un jeune chef d’orchestre (le directeur étant von Holtei).
    Le concert débutait avec l’ouverture Colombus (WWV 37),
    suivait l’air de Kunigunde (acte II) du Faust de Spohr,
    puis une chaconne pour violon et piano de Tomaso Vitali
    ainsi que l’interprétation d’une scène de théâtre par : Minna (?)
    N.B.2 Suite à une situation sentimentale compliquée Minna ayant quitté le foyer,
    à son retour, Ils étaient pourtant convenus qu’elle ne remontrait plus jamais sur les planches.
    Wagner, jaloux, pensait que son talent d’actrice était très réduit et surtout qu’« elle plaisait par la grâce de sa personne » seulement, alors ?…
    Le final d’Obéron concluait la première partie.
    Après l’entracte
    Variations sur Rule Britannia de Beethoven (?)
    N.B.3 A cette époque Wagner a composé une ouverture Rule Britannia WWV 42
    La radio y a-t-elle substitué ces variations par manque d’enregistrement disponible ?
    Suivaient :
    un grand duo concertant pour violon et contrebasse de Bottesini,
    un duo vocal de Rossini extrait des soirées musicales : « I Marini ».
    N.B. 4 A cette époque Wagner a fait une instrumentation de ce duo I Marini WWV 47
    Question identique.
    Ce Rossini était suivi par un texte déclamé par Minna.
    D’après la radio ce serait une fable de La Fontaine ! ?
    Enfin le concert s’achevait par l’ouverture de Das Liebesverbot WWV 38.
    Même avec ces approximations la réécoute de cet enregistrement permet d’avoir une idée de l’ambiance musicale de l’époque.
    Notez enfin que ce concert à Riga n’a probablement pas eu lieu à l’opéra mais à la Schwarzhäupter-Saal.
    Quelqu’un peut-il apporter des précisions ? A défaut, j’espère que notre guide letton aura bien révisé ses fiches !

  • #2265

    Von Tronje
    Participant

    Riga, suite
    Pour les curieux.
    Pratiquement presque toutes les œuvres de la période Riga sont accessibles.
    Le WWV 45 « Gebet » Aria de basse pour « Die Schweizerfamilie » est réputé perdu d’après le dictionnaire encyclopédique Wagner.
    En faisant des recherches sur cette « Famille suisse » de Josep Weigl, je suis arrivé sur la conférence
    d’un musicologue de Turin Paolo Bovino.
    Il semblerait que la partition de cet air : Ach wir treiben mit der Armen / ein gewagtes, kühnes Spiel
    ait été retrouvé
    et il en propose un enregistrement. (vers 56 mn)
    Le chanteur n’esquive pas les difficultés et j’ai repensé à la problématique soulevée par Mr Clym
    sur la raréfaction des basses profondes.
    Berlioz propose des pistes liées à la taille trop grande de la salle, à un diapason plus élevé et un orchestre plus bruyant, il peste même contre l’introduction du tam-tam.
    Ce qui nous ramène à Riga où Wagner très impressionné par la partie de tam-tam dans une œuvre de Spohr a failli en faire l’usage dans ses compositions !
    Il ya renoncé, peut-être échaudé par son ouverture dite du coup de timbale qui provoqua l’hilarité du public.
    Ils avaient probablement tous deux raison.

  • #2267

    Von Tronje
    Participant

    Riga, précision
    Il arrive que l’on cherche bien loin ce que l’on a sous les yeux !
    Vous pouvez retrouver la reproduction de la photographie de l’affiche de ce fameux concert ainsi que celle de la représentation du 11 avril 1839 de Preciosa (musique de Weber) dans le volume : Wagner une étude documentaire, (nrf/Gallimard 1976)
    Ce sont bien les œuvres de Wagner qui ont été jouées.
    Le concert s’achevait non par l’ouverture de La Défense d’aimer, mais par « Nicolai » (avec un i) hymne populaire.
    C’est bien Minna Wagner qui interprétait un monologue, celui de « Die Jungfrau von Orleans ».
    Sa sœur, mademoiselle Planer, chantait dans le final d’Obéron et en seconde partie c’est V. Holtei lui-même qui disait un poème de Schiller « Das Lied von der Glocke ».
    Enfin, ce concert où fut crée Rule Britannia n’aurait pas eu lieu le 19 mars 1838 mais si j’ai bien traduit le bulletin du RWVI, le 19 mars 1838… du : calendrier russe !
    Je renonce à chercher à convertir ! Finalement je conseille de revenir à l’écoute des deux ouvertures de concert WWV 20 et 27 et des deux entractes tragiques WWV 25 qui précèdent la période Riga et que l’on peut maintenant se procurer facilement.

  • #2270

    Anne HUGOT LE GOFF
    Modérateur

    Merci pour toutes ces indications très érudites!

  • #2298

    Von Tronje
    Participant

    Les envois de Judith Gautier.

    « J’ai fait jadis le coup de poing
    Pour Wagner alors point au point,… »

    Il me faut reprendre le combat de Verlaine ! Après cette conférence qui remet en perspective la vie de Wagner à partir de Triebschen et dont nous aurons le compte-rendu dans la lettre du Cercle une des questions, post exposé, soulevée était :
    « Sur un plan prosaïque, qui payait les envois de Judith ?»
    Je ne veux pas faire d’implication mais j’y entends une certaine suspicion !

    Le 12/12/1877 Il écrit à Judith et Catulle
    Concernant l’Oupnekhal, Le Baghavat-Gita et le Mahabarata
    Voudriez-vous bien prendre ces livres chez le libraire, me faire dire le prix exact pour que je vous envoie l’argent.

    Le 1/10/1877 A Judith
    En cachette de Cosima : « qui ne veux pas que je dépense de l’argent pour cela »
    Je vous envois (sic) par un mandat de poste 62 fr pour un très joli sachet, garni, en soie
    Pour l’anniversaire de Daniella.

    Le 18/11/1877
    Il fait parvenir 1000 fr pour : des pantoufles pour Cosima, un flacon en cristal, une lorgnette d’opéra et 40 à 60 mètres de tissu rose.
    Le satin rose n’était pas que pour une robe de chambre, des coupons de 60 mètres pour Wagner plutôt petit : il aurait disparu étouffé !
    Si les parfums étaient réclamés en grande quantité, c’était pour provisionner l’année (18/11/1877)
    et accessoirement Wagner précise qu’il n’a pas un odorat très sensible (30/11/1877)

    Le 11ou12/12/1977
    Je vous fais envoyer encore 500 fr
    Pour un flacon très beau pour égaler Cosima dans ses excès qui m’a fait cadeau d’une tabatière du XVI siècle.

    Je n’ai pas relu la totalité de la correspondance de Wagner, Judith, Cosima,
    mais ces exemples suffisent je crois à dissiper tout doute : Wagner ne recevait pas de cadeaux indus !

  • #2301

    Anne HUGOT LE GOFF
    Modérateur

    Mille mercis! Mais puisque vous avez assisté à la conférence, pourquoi diable ne pas vous être manifesté en direct, cela aurait intéressé tout le monde! A commencer par Cecile Leblanc….

  • #2304

    Von Tronje
    Participant

    Sans doute von Tronje est-il plus pusillanime que Hagen et
    qu’il n’a pas non plus le courage d’un Nietzsche pour fuir Bayreuth après certaines mises en scène et d’en faire un compte-rendu.

    De Judith Gautier je ne connaissais que « Le Troisième rang du collier » et la seule chose que j’aurais pu dire à la conférencière Cécile Leblanc était hors sujet : « votre livre sur Proust m’a poussé à relire La Recherche et j’y ai pris grand plaisir, alors merci Madame ».
    Mais qui cela aurait-il intéressé ?

  • #2306

    Anne HUGOT LE GOFF
    Modérateur

    En tous cas la petite correspondance était bien intéressante, au point, comme vous l’avez vu, que j’en fasse un sujet à part!!

  • #2355

    Von Tronje
    Participant

    Riga, suite pour les curieux.

    Il semblerait que le compositeur Bertrand Roulet, admirateur de Wagner, ait eu accès à Wahnfried à un portefeuille (WWV107 ?) regroupant des brouillons et esquisses de Wagner ainsi qu’à des lieds répertoriés mais non encore disponible à l’écoute et que le baryton-basse Philippe Huttenlocher ait accepté d’en assurer la recréation mondiale.
    Pour ce qui concerne Riga il chante le thème du chant funèbre pour les obsèques de Julie von Holtei (l’œuvre complète répertoriée comme œuvre pour chœurs, crée le 4/01/1839 à la Jakobi Kirchhof de Riga WWV51 est réputée perdue).
    Pour les ‘’wagnériens’’ – s’il en est ?! –
    Vous aurez aussi :
    wilkommen in Wahnfried, du heil’ger Christ. (WWV112)
    Es ist bestimmt in Gottes Rat. (WWV92)
    Der Worte viele sind gemacht. (Kraft-Lied WWV105)
    Ihr Kinder, geschwinde, geschwinde. (dernier n° d’opus du catalogue WWV113)

    Ce ne sont aussi parfois que quelques notes mais si vous (chantez-jouez) : sol, sol, mi bémol//fa, fa, fa, ré
    Tout un monde s’ouvre à vous ! alors ?…

    N.B. Bertrand Roulet s’est aussi servi de ce matériel pour composer une Wahnfried-symphonie.
    Tout cela est facilement accessible, Quel en est votre sentiment ?

  • #2435

    Von Tronje
    Participant

    Riga
    Bâton et baguette de chef d‘orchestre de Wagner.
    Je n’ai pas (encore) trouvé l’histoire de ce surprenant petit bâton de chef en ébène couronné d’une petite main que l’esprit gaulois a transformé non en sceptre mais, soyons républicains, en objet utilitaire plus prosaïque !
    Dans ses souvenirs Wagner écrit que l’usage était d’utiliser une baguette moyenne en bois ordinaire recouverte de papier blanc, alors que Spontini exigeait, lui, un bâton de mesure d’une longueur et d’une grosseur inusitées en ébène avec deux boules d’ivoire assez grosses aux extrémités.
    Autre différence : Spontini ne la tenait pas par un bout mais par le milieu poing fermé comme un bâton de maréchal, pas pour diriger mais pour commander !
    Ce qui semble être le cas pour le bâton offert par Louis II
    Voir les mages sur
    http://munichandco.blogspot.com/2016/12/baguette-de-chef-dorchestre-de-richard.html?spref=pi
    et plus pratique :
    https://www.opera-online.com/articles/lopera-a-la-baguette

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