Wagner était il radin?? (et profiteur). La réponse apportée par un fidèle….

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Ce sujet a 7 réponses, 2 participants et a été mis à jour par  Anne HUGOT LE GOFF, il y a 5 ans et 6 mois.

  • #2302

    Anne HUGOT LE GOFF
    Modérateur

    ……contributeur du forum, Van Tronje, et je reprends sa contribution, écrite après qu’il ait assisté à la conférence de Cécile Leblanc et le débat qui s’ensuivit, car elle mérite de figurer en sujet indépendant:

    « Sur un plan prosaïque, qui payait les envois de Judith ?»
    Je ne veux pas faire d’implication mais j’y entends une certaine suspicion !

    Le 12/12/1877 Il écrit à Judith et Catulle
    Concernant l’Oupnekhal, Le Baghavat-Gita et le Mahabarata
    Voudriez-vous bien prendre ces livres chez le libraire, me faire dire le prix exact pour que je vous envoie l’argent.

    Le 1/10/1877 A Judith
    En cachette de Cosima : « qui ne veux pas que je dépense de l’argent pour cela »
    Je vous envois (sic) par un mandat de poste 62 fr pour un très joli sachet, garni, en soie
    Pour l’anniversaire de Daniella.

    Le 18/11/1877
    Il fait parvenir 1000 fr pour : des pantoufles pour Cosima, un flacon en cristal, une lorgnette d’opéra et 40 à 60 mètres de tissu rose.
    Le satin rose n’était pas que pour une robe de chambre, des coupons de 60 mètres pour Wagner plutôt petit : il aurait disparu étouffé !
    Si les parfums étaient réclamés en grande quantité, c’était pour provisionner l’année (18/11/1877)
    et accessoirement Wagner précise qu’il n’a pas un odorat très sensible (30/11/1877)

    Le 11ou12/12/1977
    Je vous fais envoyer encore 500 fr
    Pour un flacon très beau pour égaler Cosima dans ses excès qui m’a fait cadeau d’une tabatière du XVI siècle.

    Je n’ai pas relu la totalité de la correspondance de Wagner, Judith, Cosima,
    mais ces exemples suffisent je crois à dissiper tout doute : Wagner ne recevait pas de cadeaux indus !

  • #2316

    Von Tronje
    Participant

    Vous avez élargi le champ de mes remarques.
    « Qui payait ? »
    Cette question m’a remémoré un article sur Wagner vieillissant se transformant, inondée de parfums et couvert de soieries, en une sorte de sybarite entretenu.
    Ce qui n’est pas cohérent vous me l’accorderez avec ces 60 mètres de tissu, avec cet homme qui prise, qui va boire du cognac dans un café de Bayreuth au point de contrarier Cosima.
    Je ne souhaitais que prévenir des idées malignement répandues.

    De même Wagner était-il radin ?
    Quand on est couvert de dettes, que l’on déménage à la cloche de bois, que l’on fuit les huissiers,
    il est difficile d’être prodigue !
    Et cependant, même au comble de la misère Wagner a gardé avec lui son terre-neuve (minimum 600 g de viande par jour !) il aurait pu faire des économies.
    Plus tard, je soupçonne Cosima de tenir les cordons de la bourse.
    Wagner a plus la réputation de dépenser à tort et à travers que d’être économe.
    Me l’accorderez-vous aussi ?

    Wagner était-il profiteur ?
    C’est encore un autre sujet qui mériterait de longs développements.
    Profiter de quoi ?
    Profiter de qui ?
    Qui profite de qui ?
    Sans Wagner que serait Louis II ? Que serait Nietzsche ? Que serait Tristan ?

  • #2359

    Von Tronje
    Participant

    Wagner profiteur ?

    Je ne sache pas que l’on ait fait grief à Tchaïkovski d’avoir ‘’profité’’ des rentes de madame von Meck.
    Pourquoi alors reprocheriez-vous à Wagner d’avoir été secouru par Louis II ?

    Comme tout mécène qui a la chance d’avoir repéré un génie il a effacé ses dettes pour lui permettre de se consacrer à son art.
    Par la suite son aide en achetant la partition de l’Or du Rhin n’a pas négligé d’en acquérir les droits !
    Et si il a accordé une somme considérable pour la construction du Festspiele, financée sur sa cassette personnelle (pas par l’état), se fut sous forme de prêt à 5% dont le remboursement intégral sera finalisé le 18 juillet 1906.

    En 1871 la municipalité de Bayreuth cède gracieusement un terrain : Wagner profiteur ?
    Le théâtre : 1974 places, 35 représentations, 69090 repas, combien de nuitées ? Combien de personnes travaillent grâce à ce Festival ?
    Vous comprenez que si j’approuve les bénéfices réciproques je récuse le coté profiteur-parasite.

    Alors oui, Wagner à peut-être utilisé tous les moyens possibles pour arriver à créer son œuvre et mais c’est elle qui en a tiré profit.
    Et nous par après !

    P.S. J’ai lu avec plaisir dans votre intéressant compte-rendu de la Walkyrie que finalement vous me rejoigniez sur le fait que la voix peut transcender le physique.

  • #2362

    Anne HUGOT LE GOFF
    Modérateur

    En plus: à quoi sert un génie mort inconnu de tous dans la misère? Quand on sent qu’on porte en soi le génie, n’est ce pas, non seulement normal pour soi, mais bénéfique pour l’humanité de tout faire pour le faire reconnaître. A quoi sert de se complaire dans la posture du génie incompris? On ne reprochera donc pas à Wagner d’avoir été le bon commerçant de lui même…. Cela dit, il n’a pas toujours été très élégant.
    Pour la Walkyrie, j’ai quand même généralement du mal avec le physique. …. Pour moi, opéra = art total. Y a rien à faire. Je veux croire à ce que je vois…. je veux rentrer dedans…. Et malheureusement, en ce qui concerne ces dames, la maturité d’une voix wagnérienne arrive à un moment où le physique ne suit plus trop…. Tout le monde n’a pas la chance de vieillir comme notre merveilleuse Waltraud Meier…

  • #2363

    Von Tronje
    Participant

    Soit,
    mais alors chantons comme dans le Barbe-bleue d’Offenbach pour Boulotte et toutes celles qui lui ressembleraient : c’est un Rubens, c’est un Rubens !

  • #2365

    Anne HUGOT LE GOFF
    Modérateur

    Je ne connais pas! Pourtant, j’adore Offenbach, mais je n’ai jamais regardé Barbe-bleue!

  • #2366

    Von Tronje
    Participant

    J’aurais eu scrupule de parler sur ce forum d‘Offenbach parce que lui et Wagner ne s’appréciaient pas vraiment.
    Mais dans son journal Cosima le 17/5/1879 indique que :
    Wagner a entendu l’Orphée d’Offenbach à Mayence dans les années 1859.
    Alors… si le maître y a assisté, tout est permis !
    Encore que… : le chœur des dieux qui rient lui rappelle le chœur de son poulailler !

    Nous mettrons cette appréciation sur le compte de la mise en scène qui souvent confond grotesque et burlesque.

    Pour le bicentenaire de la naissance (20/6/1819) plutôt que rediffuser une énième Belle Hélène ou Vie parisienne ; le Barbe-bleue avec Jean le Poulain (vocalement spécial) entraine dans un délire enthousiasmant. (Je n’ai malheureusement qu’une bande sonore techniquement médiocre). Il a aussi donné une Geneviève de Brabant de grande qualité.
    Si vous n’avez, ni le temps, ni la patience de rechercher, consacrez au moins 2 mn 27 et tapez Périchole NOVIKOVA (tipsy song).
    Je ne crois pas que vous serez déçue.

    • #2368

      Anne HUGOT LE GOFF
      Modérateur

      Aucune raison de mépriser le « petit Mozart des Champs Elysées »
      Quant à moi, je vais encore beaucoup plus loin dans le mauvais goût inavouable…. J’adore la Veuve Joyeuse….. « Femmes femmes femmes » me fait chanter et danser et j’aurais adoré qu’on me susurre « Heure exquise qui nous grise ».
      Une même tendresse pour Hannah Glawari et Brünnhilde? Non, quand même pas…..

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